mardi 15 décembre 2015

Un article plus ancien du Matin Dimanche (27 septembre 2015)

Je republie un article plus ancien, mais pertinent pour comprendre la situation de certaines des personnes arrivées à Romainmôtier.

La famille d’Ahmed est arrivée en Suisse il y a deux semaines. Totalement livrée à elle-même, elle tente de comprendre notre système d’asile. Les autorités veulent la renvoyer en Bulgarie, où elle a subi des sévices.


Ils sont cinq, le père, la mère et les trois garçons, dont le plus jeune a 16 mois. Le 11 août dernier, cette famille sunnite a quitté le Kurdistan irakien pour la Suisse. Elle s’était réfugiée en mars dans la région autonome pour échapper à Daech, qui tirait des roquettes sur son quartier de la province d’Al-Anbar, raconte-t-elle en montrant des photos de l’école en ruine.

Ahmed*, le père, ne lâche plus le petit dernier, et vice versa: durant un mois entier, ces deux-là ont voyagé collés serrés, de jour et de nuit, à travers la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et la Suisse. Lorsqu’ils marchaient, Ahmed portait l’enfant aux longs cils noirs dans ses bras et, sur son dos, un sac rempli de Pampers, d’eau, de lait en poudre, de biscuits, de médicaments, de sprays antimoustiques et de vêtements de rechange — un pull et un pantalon par personne.

Zainab*, enceinte de quatre ou cinq mois, ingénieure de formation, parle l’anglais. Une chance énorme: difficile d’imaginer comment d’autres se débrouillent dans les méandres de l’asile sans cet atout linguistique. Elle rit en racontant son départ: «On avait deux valises remplies de choses «stupides», comme des pantoufles, un épilateur électrique et une poussette pour le bébé. A Istanbul, les passeurs nous ont dit: «Laissez ça et emportez de l’eau, de l’eau et de l’eau. »


(la suite ici : https://medium.com/france/ahmed-n-arrive-plus-%C3%A0-l%C3%A2cher-son-fils-de-16-mois-de-peur-de-le-perdre-270fda57baba#.92hmy2d9l)

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